Interview de Hiroshi Watari Japan Expo 6ème impact

Durant le 6 ème impact de Japan Expo, l’équipe de Tokudata/tokusatsu.org a pu réaliser une interview de l’acteur Hiroshi Watari qui avait, il y a plusieurs années auparavant, déjà participé à des séries tokusatsu diffusées en France comme Sharivan, Jaspion ou encore Spielvan. Aussi, afin de vous faire partager ce moment et les nombreuses informations développées au cours de cette interview d’une heure, nous vous en avons rédigé un compte-rendu écrit en plus de la vidéo qui sera prochainement sur le site.

Cet entretien a eu lieu le vendredi 02 juillet 2004 en fin d’après-midi. Ce jour-là, durant la convention, nous nous sommes rendus dans l’espace VIP et là, nous avons retrouvé Monsieur Watari et avons commencé alors à prendre place.

 Pierre Giner traduisant à Watari-san

 la question qui lui est posée. Monsieur Watari songe à la réponse qu’il va donner.

 

Avant que l’interview ne débute, il nous dit :

 

HW : J’ai l’impression de vous avoir déjà vu quelque part…

T : Oui à Toulon !

HW : Ah ! Toulon !! (Rires)

 

Puis rapidement, l’interview commence avec de nombreuses questions et réponses, qui, je l’espère vous satisferont pleinement :

 

T : M.Watari qu’est-ce qui vous a décidé à revenir en France ? Quelle en a été la raison ?

HW : En fait, plusieurs raisons en sont à l’origine. Lorsque je suis venu en France il y a trois ans, je n’avais pas pu profiter de Paris et, puisque cette fois le salon se déroulait dans la capitale, après m’être rendu dans le sud de la France, je me suis dit : « Pourquoi ne pas visiter le nord ? » .
J’avais d’autre part reçu un accueil particulièrement chaleureux, aussi me suis-je dit : « Pourquoi ne pas espérer le même accueil maintenant ? », ceci m’a également décidé à accepter cette offre de Japan Expo d’être présent cette année.

 La figurine de Den Iga à remporter, ainsi que le DVD d’X-Sol à portée de main.

 

 

T : M.Watari, vous avez ouvert une section française sur votre site officiel internet. Nous tenions à vous en remercier et souhaitions savoir si vous comptiez à l’avenir développer davantage cette section française.

HW : Au départ, j’avais créé mon site en japonais afin d’évoquer mon actualité ainsi que ma carrière. L’année dernière, lors de mon voyage au Brésil pour une convention, des personnes que j’ai rencontré là-bas m’ont proposé de faire une section portugaise de mon agenda. Par la suite, j’ai demandé à Pierre de bien vouloir le traduire en français, mais je reconnais que le volume s’avère dense. Néanmoins, la traduction des légendes des photos ainsi que la homepage a déjà été faite, car je sais qu’il existe de nombreux fans en France à suivre mon actualité. Malheureusement, il est assez difficile d’arriver à trouver le temps de pouvoir être à jour. Donc si certains parmi vous savent lire et écrire le japonais et peuvent le traduire, votre aide sera la bienvenue.

 Hiroshi Watari assez pensif lorsque la question sur la fin de Spielvan lui est posée.

 Un autre point abordé qui suscite encore la surprise de l’invité Toku de cette année.

 

T : Bon nombre d’informations sont déjà données, notamment au travers des légendes accompagnant les photos et s’avèrent une mine d’or.

HW : J’espère trouver une personne qui puisse traduire le japonais en français et s’occuper de mon agenda, afin qu’il vous soit possible de bénéficier de bon nombre d’informations intéressantes.

 

T : Peut-être Damien Martinet alors ?

Pierre Giner : Vous risquez peut-être de devoir le frapper ou le menacer afin qu’il accepte. (rires)

 

T : Nous allons le faire, puisque nous devons en plus le voir demain. Nous le lui demanderons également par mail en le mail-bombant. (rires)

 Une petite pose sympathique avant de prendre celles avec les postures de Den Iga et Jo Yosuke.

 

 

T : Pour en revenir à votre actualité récente, le film Zebraman est sorti au cinéma en février 2004 au Japon et le Box DVD devrait sortir au mois d’août. Quel a été l’élément qui vous a convaincu d’accepter ce rôle ?

HW : Après la fin de Spielvan, je croyais que ma carrière de héros transformables allait prendre fin, en me disant que quelques années plus tard, mon nom risquerait d’être associé aux héros que j’ai incarné. J’essayais de ne pas non plus être enfermé dans un genre qui se serait estompé au fur et à mesure que les années passaient.
À cette fin, j’ai joué dans d’autres types de productions. Il y a quelques mois, Toei m’a contacté et m’a appris qu’un film de Miike Takashi était en préparation et devait compter des acteurs célèbres comme Aikawa Shô, qui joue dans de nombreux films.
Zebraman est basé sur une histoire de héros transformable. Après avoir lu le script et la liste des différents acteurs, ainsi que le staff, avec de nombreuses personnes talentueuses, j’ai pensé que le résultat ne pourrait que s’avérer probant. Je n’avais, de ce point de vue, pas la moindre raison de refuser une telle opportunité.
J’avoue avoir été ravi d’y participer et j’espère que vous aurez l’occasion de pouvoir le voir, car ce film ne se résume pas qu’à un simple film d’action, puisqu’il bénéficie d’un scénario extrêmement élaboré et intéressant.

  Keshô (Cristallisation) ! Monsieur Watari va-t-il se transformer ? 

 Un autre cliché du Keshô de Spielvan.

 

 

T : Nous attendons avec impatience la sortie du DVD.

HW : Il sortira en août, donc n’hésitez pas à vous le procurer.

 

T : Durant cette convention, vous présentez X-Sol, une œuvre pour laquelle vous vous êtes beaucoup impliqué. Pourriez-vous nous la présenter? En quoi diffère-t-elle des productions Tokusatsu ?

HW : X-Sol est véritablement ma première création. D’ailleurs, j’en avais commencé l’écriture ainsi que le développement de l’histoire avant que Monsieur Hatazawa ne me demande de participer avec lui à l’écriture de Wecker. Donc, il est vrai que j’avais déjà ce projet en tête depuis quelques années et je souhaitais également pouvoir montrer ce qu’aurait pu devenir Den Iga et Jo Yosuke quelques années plus tard et ce, sans qu’ils se transforment, car je ne me transforme pas dans X-Sol. En fait, je ne compte que sur mes qualités humaines et physiques. Ainsi, je souhaitais montrer un héros différent de ceux que j’ai pu interpréter : plus humain, plus mature, dans un univers proche de séries à suspense, entouré de choses invisibles mais que l’on perçoit et entend : les esprits. Il s’agit donc d’un univers que je souhaitais présenter depuis longtemps, tout en véhiculant les mêmes messages que ceux qui étaient transmis dans les séries où j’ai pu jouer, à savoir : aider les autres, ne compter que sur soi-même. J’avoue que si je n’ai pu sortir X-Sol jusqu’à présent, c’est parce que j’étais pris par d’autres séries dans lesquelles je jouais et notamment Wecker, ainsi que par le tournage de Zebraman. C’est la raison pour laquelle cette production s’est faite sur une durée un peu plus longue. Aussi j’ai essayé d’inclure en quarante-cinq minutes tout ce que je ressens et tout ce en quoi je crois. Mais c’est avant tout un challenge et je me demande comment X-Sol va être perçu par le public français, puisque cette œuvre diffère de ce que j’ai pu faire jusqu’alors.

 Il suffit d’un millième de seconde à Sharivan pour revêtir son scaphandre de combat.

 

T : Vous n’apparaissez pas Wecker D-02. Quelle en est la raison, puisque vous étiez particulièrement impliqué pour la première série ?

HW : Lorsque les producteurs ont envisagé de faire une suite avec une série télé, ils ont décidé que les acteurs de la série originelle ne seraient pas réemployés. Cependant, Miku Kuryu apparaît dans le cinquième épisode. Les producteurs souhaitaient créer un nouveau concept en se servant de celui de base. À ce propos, comme vous avez pu le constater, les héroïnes ne se transforment pas, à l’exception du dernier épisode. À titre personnel, je trouve que les producteurs, en voulant trop innover, se sont détournés de l’esprit de la première série et au final le résultat n’est pas aussi probant qu’il aurait pu l’être, si le concept originel avait été orienté dans une autre voie, ce qui est dommage !

 

T : Il y a trois ans, Hiroshi Tsuburaya (Shaider) est décédé. Vous qui l’avez connu, quel souvenir le plus marquant gardez-vous de lui ?

HW : Ce que je retiens de Hiroshi Tsuburaya est qu’à ses débuts dans Shaider, il n’avait pas l’habitude d’interpréter un héros et même un rôle de manière générale. Donc nombreux ont été les anecdotes et souvenirs de tournage. Par contre, je dois avouer qu’il a retiré beaucoup d’expérience en tournant dans des jidai-geki (feuilletons de samouraïs, films de sabres) et lorsqu’il a joué dans des séries d’Ultraman, notamment Gaia et Dyna, il est vrai qu’en tant que petit-fils du créateur d’Ultraman, il se retrouvait dans un univers connu et s’était forgé auparavant une bonne expérience du métier d’acteur. J’ai eu la chance de jouer à ses côtés dans Dyna l’espace d’un épisode. Personnellement, je trouvais que c’était une personne très intéressante. Bien évidemment, comme tout le monde, il avait ses petits défauts, mais il était quelqu’un de bien et que j’appréciais.

 

T : Pour beaucoup, Jikû Senshi Spielvan demeure la série Metal Hero la plus aboutie. Cependant, la fin n’a pas convaincu certains. Qu’en pensez-vous et quelle fin auriez-vous souhaité pour votre personnage ?

HW : En fait, je dois dire qu’à l’époque, lorsque j’ai discuté avec les producteurs concernant ce dernier épisode, je leur avais demandé qu’ils fassent en sorte que ça ne soit pas la Terre mais une autre planète, et que certains personnages ne réapparaissent pas afin d’éviter les problèmes de concordances scénaristiques. Cependant, les producteurs ont décidé de camper sur leur idée de départ. J’avais moi-même à l’époque réfléchi sur une autre fin qui m’aurait plu, mais je l’ai malheureusement oubliée, désolé ! (rires). D’un point de vue personnel, j’estime que Sharivan est parmi les séries de Toei, celle bénéficiant de la fin la plus concluante.

 

T : Il est vrai que Sharivan jouit d’une intensité croissante au fur et à mesure des épisodes et d’un point de vue martial, on le ressent également à la fluidité de vos déplacements, ainsi qu’à votre façon de porter les coups. On constate donc une évolution assez remarquable.

HW : A dire vrai, Sharivan s’avère une série dont la singularité se traduit à plusieurs niveaux. J’ai été propulsé de simple apprenti au rôle principal. D’autre part, les personnes qui participaient aux scènes de combats étaient toutes mes aînées. D’ailleurs, la plupart d’entre elles montraient une certaine réticence à se battre avec une personne plus jeune, mais la série le voulait.
Par la suite, ces aînées m’ont vraiment aidé, afin que les combats puissent être optimum et ainsi me permettre de progresser.
En mon for intérieur, je considérais Sharivan comme une série comparable à Ultraseven qui, bien qu’étant la suite d’Ultraman est supérieure à son prédécesseur et a beaucoup plus marqué l’esprit du public japonais. C’est ainsi que j’envisageais Sharivan. Je suivais Gavan, mais je souhaitais que Sharivan puisse le dépasser.
Aussi est-ce la raison de mon énorme investissement humain. La plupart des producteurs, ainsi que mes collègues de la JAC m’ont permis d’acquérir le niveau que j’ai actuellement, y compris Kenji Oba bien évidemment.
Jusqu’à présent, j’avais joué des rôles dans des séries auxquelles participait la JAC, et ce durant sept années. J’avais joué un rôle en costume dans Sun Vulcan. Auparavant, j’avais participé quelques mois au Korakuen. On m’a beaucoup aidé et les personnages que j’ai interprété sont devenus partie intégrante de moi et véhiculent des idées que je partage entièrement. Je me suis investi à fond et quelques treize années plus tard, j’ai joué des personnages certes non-transformables mais ayant la même vigueur et le même genre de message à transmettre.
J’espère, entre l’accueil du public international et celui du public japonais avec X-Sol, pouvoir créer une série dans laquelle je pourrai inclure bon nombre d’acteurs et d’actrices, comme je le sens, afin de pouvoir ainsi concrétiser un rêve en étant à la fois acteur et réalisateur.

 

T : Aimeriez-vous qu’une suite aux Space Sheriff soit décidée et accepteriez-vous d’y apparaître ? Avez-vous des rôles de guest prochainement dans certaines séries et notamment en tant que chef d’un sentai puisque maintenant vous pourriez tenir ce rôle de leader ?

HW : Tout d’abord, si une suite aux Space Sheriff voyait le jour et que j’aie la chance de me voir proposer d’y jouer, je ne refuserais pas bien évidemment, car si j’ai pu arriver où j’en suis, c’est grâce à Sharivan qui a marqué un tournant dans ma carrière. Actuellement, je n’ai pas d’autres rôles en préparation que ce soit au cinéma ou à la télévision, mais lorsque je vais revenir au Japon la semaine prochaine, je vais entamer une campagne de promotion pour les DVD de Zebraman. Si cette opération promotionnelle remporte autant de succès que le film lors de sa sortie au cinéma, il n’est pas impossible que vous me revoyiez d’ici un mois.

 

T : Nous espérons que le film sera distribué en France !

HW : Je le souhaite également, mais pour l’instant rien n’est prévu en ce sens à ma connaissance.

 

T : Suivez-vous l’actualité des séries tokusatsu, notamment celles diffusées au Japon actuellement ? Qu’en pensez-vous ? Et que pensez-vous également de l’évolution qui a été faite ces vingt dernières années, notamment avec les derniers Kamen Rider ?

HW : Lorsque je regarde les séries actuelles par rapport aux séries des années 80, il est évident que le niveau des effets spéciaux a considérablement augmenté. En revanche, la qualité des combats, ainsi que celle des scénarii a énormément baissé. En se penchant sur les derniers Kamen Rider, on peut s’interroger en se demandant : « Sont-elles élaborées afin de satisfaire les enfants ou les réalisateurs ? ». En effet, les scénarii s’avèrent bien trop complexes pour les enfants. Si cette tendance paraît moindre dans les séries Sentai, il en va tout autrement dans les séries de Kamen Rider.
De plus, auparavant on recherchait avant tout une personne qui puisse être acteur, alors que, dorénavant, on recherche une personne avec un certain physique. Malheureusement, il est devenu incontournable d’en passer par là pour les jeunes acteurs qui souhaitent pouvoir jouer dans des drama adultes. Et si Sharivan a été conçu pour les petites filles et les petits garçons de l’époque, ces personnes sont maintenant plus âgées et continuent de regarder ces séries. Malheureusement, le niveau général de ces tokusatsu a bien baissé, ce qui est fort regrettable, car on s’éloigne de la finalité initiale et les enfants ne voient que pendant une à deux minutes leurs héros transformés, alors qu’à une certaine époque, ils apparaissaient pendant cinq à six minutes.

 

T : Nous tenions à vous présenter plus en détails Tokusatsu Database dont le but est notamment de traiter de l’actualité des séries tokusatsu et de celle du Live de manière générale. L’année dernière, nous avons d’ailleurs traduit une interview que vous aviez accordée à un site brésilien avec messieurs Kageyama et Kushida. Nous avons pris grand plaisir à effectuer ce travail et cette interview s’est avérée fort instructive.

HW : Puisque vous évoquez mon interview brésilienne, je souhaiterais aborder la différence qui caractérise le public international par rapport au public japonais. Les gens se montrent très expressifs et chaleureux. Je l’ai ressenti à travers les différents pays où j’ai pu me rendre. D’autre part, j’ai pu constater un certain nombre de différences.
À titre d’exemple au Japon, Sharivan est plus connu que Spielvan. En revanche en France, la situation est inversée. La popularité de Spielvan dépasse celle de Sharivan. Et l’année dernière, lorsque je me suis rendu au Brésil, j’ai constaté que Jaspion a battu tous les records et Spielvan a également rencontré le succès là-bas.
Comment expliquer cela ? L’âge, le sujet, l’ordre de diffusion ? J’avoue être chanceux, car j’appartiens à la génération d’acteurs dont les séries ont pu être présentées dans divers pays, sans avoir été transformées comme le sont les séries récentes notamment avec Power Ranger. À cet égard, il serait souhaitable que désormais les américains puissent de leur côté créer leurs propres séries.

 

T : Enfin, voici un CD contenant des épisodes de VR Troopers que vous pourrez voir. Cette série est une sorte de mix avec Shaider, Metalder et Spielvan. Munissez-vous d’un sac plastique, c’est à vomir ! (rire)

HW : Je connais un peu VR Troopers, car lorsque je me suis rendu aux USA il y a plusieurs années, certains de mes amis ont participé au tournage de cette série.

 

T : Monsieur Watari merci !

HW : Merci.

 

 

Nous demandons à Watari-san de prendre quelques poses, afin d’immortaliser ce moment. Pierre Giner propose à Hiroshi Watari en plaisantant de prendre la pose de Boomerang, ce qu’il fait en adoptant la position du chat et en mimant la forme du boomerang.

 

 

Nous remercions alors à nouveau Monsieur Watari et ce dernier serre la main de chacun de nous pour nous dire au revoir.
Une nouvelle fois un grand merci à Hiroshi Watari ainsi qu’à Pierre Giner de nous avoir accordé bien du temps pour cette interview.
Merci également à Pierre-Yves Devroute, LKL et Rudy Picciocchi .

Interview réalisée par : François Buffin, Renaud Villeneuve, Leang Chea Chay, Philippe D’Ambrosio, Alexandre Lengagne et Michel Meynaert.

Traduction : Pierre Giner.

Site officiel de Hiroshi Watari

 

 

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