Interview : Hiroshi Watari, Hironobu Kageyama, Akira Kushida
Reportage de « Henshin » qui a accompagné  Hironobu Kageyama, Akira Kushida et Hiroshi Watari dans les coulisses du concert de la convention « Anime Friends » à Rio en été 2003.
 
Gentillesse ! S’il y a un mot qui puisse caractériser le trio Hironobu Kageyama, Akira Kushida et Hiroshi Watari c’est celui-là. Loin d’une quelconque émeute de gratin du showbiz, pendant les quatre jours d’Anime Friends, les premières stars japonaises de l’univers de l’animé et des séries tokusatsu venues au Brésil, ont posé pour chaque fan qui voulait une photo et ont signé des autographes pour tous. Tout cela toujours avec un grand sourire. Le dernier jour de la convention, le reportage de Henshin a accompagné les trois stars dans les coulisses du concert à la clôture d’Anime Friends. Afin de les suivre en toute exclusivité, nous sommes restés pour connaître quelles impressions ces japonais vont ramener dans leurs bagages à propos du Brésil, et aussi des quelques « aventures » qu’ils ont vécu à Sao Paulo. D’excellente humeur, ils ont même joué avec les jeunes des rues de la capitale Sao Paulo.
 
Hiroshi Watari est le premier à arriver dans la loge. Très attentionné, il parle avec tout le monde, prend des photos, donne des autographes et, aussitôt que les envoyés spéciaux de Henshin se présentent, il les appelle pour entrer. Et là commence l’interview…

 

Environ 5000 personnes se sont rendues au concert du trio


 

Watari voulait aller à Rio

 

 

H : Vous êtes au Brésil depuis samedi 28 juin, et aujourd’hui nous sommes le 6 juillet. Quelle a été votre impression du Brésil ?

WATARI : La semaine a passé rapidement. Demain déjà, nous partirons pour le Japon et je souhaiterais rester plus de temps ici… Je voulais visiter les Cataratas d’Iguaçu, Rio de Janeiro, mais je n’ai pas eu le temps de passer à ces endroits en seulement une semaine.

 

H : Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné dans ce pays ?

WATARI : À mon avis, ça été la gentillesse des personnes. Les gens d’ici sont très chaleureux. J’ai seulement été en contact avec les Brésiliens venus ici, à la convention, mais tous ont été très sympathiques. J’ai aussi visité la tombe d’Ayrton Senna et le cimetière m’a beaucoup impressionné parce qu’il ne ressemblait pas à un cimetière. Si on enlevait les plaques, ce serait seulement une jolie pelouse. C’est différent des cimetières japonais. Je suis resté surpris aussi de voir les bâtiments faits de briques. Au Japon c’est rare de voir un grand immeuble en brique et j’ai compris que cela n’était seulement possible que dans un pays où il n’existe pas de séismes comme au Brésil.

 

H : Qu’avez-vous trouvé de différent dans Anime Friends, comparé à d’autres conventions d’animés : celles du Japon et celles en dehors ?

WATARI : J’ai trouvé que les fans à l’étranger étaient bien plus expansifs que les Japonais. En France ça a été ainsi, et ici aussi le public est très démonstratif. Maintenant, par exemple, l’endroit est plein de gens (selon l’organisation de la convention, il y avait 5000 fans qui attendait l’exposition). Que va-t-il arriver ? Ah, oui. Indépendamment du pays où je vais, le monde entier aime les concerts de musique. Ce type de shows galvanise réellement l’esprit des fans. Je suis acteur et ai peu d’occasions de faire un concert de musique. Normalement je participe seulement à des talkshow ou à des présentations de scènes de combats, mais comme aujourd’hui j’ai eu l’occasion de chanter deux chansons, je trouve que je pourrais l’inclure dans ma prochaine prestation.

 

Hironobu Kageyama et Akira Kushida entrent dans la loge et se joignent à Watari.

 

H : Racontez nous ce que vous avez pensé du Brésil.

KUSHIDA : J’avais déjà un peu entendu parler du Brésil, mais je sens que maintenant je comprends bien plus de choses sur lui. J’ai goûté à beaucoup de nourriture d’ici (rires). Les plats sont délicieux… et j’ai mangé de la muqueca ! (dans l’entrevue que Kushida avait donné à Henshin par courrier électronique, avant son voyage, il avait dit qu’il aimerait essayer la muqueca).

KAGEYAMA : Nous avons aussi bu de la Caipirinha. La Caipirinha est délicieuse (rires) !

KUSHIDA : J’ai adoré aussi manger… Euh… Le churrasco. Les noms ne me reviennent pas en tête, mais j’ai tout adoré. J’ai aussi eu occasion de passer dans les restaurants japonais d’ici, mais… Malheureusement, la nourriture japonaise d’ici laisse un peu à désirer… Excepté la nourriture, j’ai eu l’occasion de parler et rencontrer un tas de gens et ça a été génial. C’est autant de gens dont je me rappellerai. Cette fois, nous sommes venus ici, mais j’attends que les personnes d’ici aussi, si enthousiastes, viennent nous voir au Japon.

KAGEYAMA : Pour moi c’est une grande surprise de voir que les animes sont aussi diffusés ici au Brésil. Je trouve que la ferveur avec laquelle les personnes d’ici aiment l’animation japonaise a dépassé de beaucoup mes espérances. Cela m’a rendu vraiment heureux et a été la chose la plus marquante de ce séjour. D’autre part, je suis fan de courses de Formule 1, donc nous sommes allés visiter le cimetière où Ayrton Senna est enterré. Voir que la tombe d’un visage célèbre comme lui est semblable à celle des autres, sans aucune marque ostentatoire particulière, m’a ému. Excepté cela, les cimetières japonais sont tristes. J’imagine que les fantômes en sortent pendant le jour. Mais le cimetière de Senna était très joli. J’ai trouvé que l’endroit collait bien avec le pilote, qui a été un grand héros pour les Japonais. J’ai été réellement ému.

 

Kageyama a adoré la caipirinha

 

 

H : Qu’elle a été la plus grande difficulté qui vous avez éprouvé au Brésil ?

KUSHIDA : La langue.

KAGEYAMA : C’est la langue (rires).

KUSHIDA : Heureusement beaucoup de gens nous ont aidé dans l’heure de notre arrivée à parler avec les personnes d’ici. Mais je suis resté avec une grande envie d’étudier la langue pour me débrouiller tout seul.

WATARI : Ça a été la langue, sans doutes. Je suis allé dans un magasin pour faire développer quelques photos et, heureusement, il y avait un japonais qui y travaillait et il m’a aidé.

KUSHIDA : En une semaine c’est impossible de tout faire. Mais quand on rentrera à la maison, je veux étudier et essayer encore une fois.

WATARI : Mais j’ai fait une très bonne affaire dans un magasin.

KAGEYAMA : Ah bon ? !

WATARI : Oui. Dans ces magasins de rue qui vendent des appareils électroniques. Il y avait des enceintes qui coûtaient 15 Réaux et j’ai donné 10 dollars et ils m’ont dit que ça allait. 10 dollars… 10 Réaux… 500 yens. C’est bon ! J’ai ensuite utilisé ces enceintes à l’hôtel. Elles m’ont été très utiles.

 

Kushida veut apprendre le portugais

 

 

H : Aimeriez-vous retourner au Brésil ?

WATARI : Ah, oui. C’est clair ! J’aimerais pouvoir revenir et visiter d’autres villes que Sao Paulo. S’ils m’appellent encore, j’adorerais revenir.

KUSHIDA : Oui. C’est clair ! J’adorerais !

WATARI : Nous voulons revenir à cause du churrasco ! (rires)

KUSHIDA : Idem ! (rires) Mais comme il nous reste encore beaucoup de lieux à visiter au Brésil, j’ai besoin d’y retourner.

KUSHIDA : Ah, oui. Il y a eu du ramen !

KAGEYAMA : Je pense que, quand je partirai à la retraite, je reviendrai pour monter un restaurant de ramen à Sao Paulo (rires).

KUSHIDA : Dans ce cas, je pense que je vais venir pour que Sao Paulo fasse asphalter ses rues (rires). Après avoir déjeuné, nous avons pris un autobus et ça a été dur, parce que les rues étaient toutes jonchées de nids de poules.

KAGEYAMA : Dans ce cas, va voir pour en parler au président du Brésil (rires) !

KUSHIDA : J’ai beaucoup souffert à cause de cela (rires).

 

H : Nous avons déjà demandé cela à Watari, maintenant il ne manque plus que vous deux. Qu’avez-vous trouvé de différent dans Anime Friends, comparé à d’autres conventions d’animés, notamment à celles du Japon et celles en dehors ?

KAGEYAMA : Je suis allé aux Philippines et à Barcelone, mais Anime Friends a été plus le plus grand événement de tous.

KUSHIDA : En ce qui me concerne, je suis allé en France. Pour moi seuls changent les visages. Tous chantent en Japonais. C’est le même engouement. Cela m’a beaucoup marqué.

 

La foule a préparé des pancartes pour rendre hommage aux stars

 

Avant que le concert ne commence, Hiroshi Watari marchait d’un bout à l’autre de la pièce, nerveux et raconte : « je me sentais comme si j’étais un gorille en cage ». Aussi, avant le concert, Kageyama et Watari sont restés enthousiastes devant les scènes du premier Ultraman diffusé à la télé. Pendant le concert, Watari a accompagné ses amis en fredonnant pratiquement toutes les musiques, mais à l’intérieur de la loge aménagée pour le concert, il admet que sa préférée est « Chala-Head-Chala », de Dragon Ball Z !

 

 Le premier à monter sur scène est Kushida, qui ouvre le concert avec « Daileon »

 

 

Le concert se termine désormais. Le public est encore en extase. Le trio descend de la scène et les envoyés spéciaux de Henshin sont déjà derrière eux, sans leur dire au revoir, pour savoir exactement ce qu’ils ressentent après cette déferlante de « vagues de fans » qui a engorgé les locaux du Collège Madre Cabrini pour les voir.

 

La prochaine prestation est de Kageyama, qui interprète les chansons de Dragon Ball Z

 

 

H : Ça a été la première fois que vous avez chanté les trois ensemble, n’est-ce pas ?

KAGEYAMA : Moi et Kushida avions déjà chanté ensemble lors de divers concerts. Le duo Kushida et Watari a eu lieu aussi à beaucoup d’occasions. Mais les trois réunis, et sur la même scène, c’était une chose inédite. Kushi (surnom de Kushida) a servi d’intermédiaire pour rendre possible cette rencontre.

WATARI : Nous nous étions seulement vus dans des bars (rires).

 

Les trois ont chanté ensemble la chanson de « Jaspion »

 

 

H : Qu’est-ce que cela vous a fait de vous rejoindre tous les trois sur scène et exclusivement au Brésil, qui est à l’autre bout de la planète ?

KAGEYAMA : Ça a été génial !

KUSHIDA et WATARI : Merveilleux !!!

WATARI : Cela n’est jamais arrivé au Japon. Avec Kushida c’est normal que cela soit arrivé parce qu’il chante les musiques de séries auxquelles j’ai participé. Maintenant comme je suis fan des musiques chantées par Kageyama, notamment Dragon Ball Z, ça a été un grand honneur de monter sur scène avec lui.

 

H : Pour finir, avez-vous un message pour les fans brésiliens ?

WATARI : C’était la première fois que je venais au Brésil. J’avais déjà entendu des échos sur les séries tokusatsu qui rencontraient un énorme succès ici, mais je n’y avais pas cru sérieusement. Un Brésilien a été jusqu’au Japon me chercher il y a une dizaine d’années et ça a été à ce moment-là qu’il m’a été donné l’envie de venir connaître ce pays. Nous avons revu ce jeune hier. Maintenant il est juge et a déjà un fils, mais, à l’époque, il devait avoir un 16 ou 17 ans. Je suis venu au Brésil aujourd’hui et me retrouver avec ce jeune et me trouver avec tous les fans brésiliens. Tous ont été très sympathiques, ils parlaient bien le Japonais et je suis resté très surpris. J’attends que cette vague de succès s’élargisse de plus en plus au Brésil et que tous continuent à aimer les animes et séries tokusatsu. J’ai su que beaucoup de gens ont eu le mérite de venir de loin pour Anime Friends et, si un jour nous revenons ici, je m’attends à qu’ils puissent venir nous voir encore.

KUSHIDA : Comme j’ai échangé des e-mails avec le Brésil, j’avais une légère idée de ce qu’était la renommée de nos animés et tokusatsu. Mais ceci a dépassé mes espérances. Ça a été incroyable. Le public connaît des chansons dont je ne me rappelais même pas (rires). J’ai été le chanteur de plusieurs chansons de Jaspion, comme par exemple, de « Daileon ». Mais je n’ai jamais chanté ces chansons dans un concert et devant un public. Je les ai enregistrées en studio à l’époque et c’est tout. Jamais plus je n’ai chanté ces chansons. Ça a été la première fois que je les ai chantées à un public. Et c’est seulement maintenant ici, au Brésil que je l’ai fait (rires).

 

Pour la première fois de sa vie, Kushida a chanté les chansons de Jaspion devant un public

 

 

Ce fut aussi la première fois que Watari chanta pour le public

 

 

H : Pas même dans autres pays en dehors du Japon ?

KUSHIDA : Non. Je les ai chantées seulement au Brésil. J’ai reçu la liste des chansons que la direction du salon voulait que je chante durant le concert et ça été seulement ensuite que j’ai commencé à revoir les paroles (rires). Les fans les connaissaient mieux que moi et ça été un grand honneur de pouvoir chanter les chansons de Jaspion ici.

WATARI : J’ai aussi chanté devant un public pour la première fois ici au Brésil (rires).

KUSHIDA : Pour finir, j’aimerais leur dire que je veux qu’ils continuent à les chanter ainsi, dès qu’ils le peuvent. J’espère qu’ils continueront à me soutenir dans mon travail et qu’ils viendront aussi pour connaître le Japon.

KAGEYAMA : Il y avait une année un tournoi d’arts martiaux appelé « Pride » qui a eu lieu au Japon. A cette occasion, un des frères Gracie, que je pense être le troisième, est monté sur un ring avec la musique de Changeman (rires) ! « Qui est-ce donc ? », me suis-je demandé. « Comment connaît-il cette chanson ? » (rires). Excepté cela, avant de venir ici, j’ai reçu la liste de chansons que les organisateurs m’ont demandées et Changeman figurait dans cette liste. Ce fut d’ailleurs la première musique de tokusatsu que j’ai chanté de ma vie et j’avais déjà 15 ans de carrière derrière moi. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas chantée et cela m’a beaucoup surpris. Ça a été seulement en arrivant au Brésil que j’ai su que Changeman a eu du succès ici. J’ai énormément adoré chanter au Brésil et ai été enthousiasmé par l’esprit du public. J’aime beaucoup les événements relatifs à l’animé et au tokusatsu. Actuellement, le Japon traverse une crise économique et la population là-bas semble très abattue. Dans de pareilles heures, je trouve que des fêtes de ce type donnent une bouffée d’oxygène aux personnes et c’est très important. Je trouve que cela est vrai aussi bien au Japon qu’au Brésil. Jusqu’à présent j’ai eu peu de contacts avec la culture brésilienne. Je connaissais seulement le football, que j’aime beaucoup. Le Brésil est un pays très éloigné et il est difficile de savoir si ce qu’on dit de lui est vrai… Venir ici m’a fait sentir ce pays plus proche de moi. J’attends que de plus en plus de rencontres culturelles du type soient organisées afin d’augmenter les contacts entre les pays du monde. Je crois que cela éviterait les conflits et aiderait à apporter la paix sur la planète. En cela, la sensation que ce que je fais puisse, de quelque façon, y contribuer, me procure une immense joie. Je vais m’efforcer de continuer à chanter pour avoir d’autres occasions de retourner au Brésil. J’en serais ravi.

KUSHIDA : Je trouve qu’Anime Friends devrait avoir lieu plus souvent. Et pas seulement une fois dans l’année. Ceci aiderait à maintenir la ferveur des fans !

 

Kageyama déchaînant le public avec la chanson de Saint Seiya

 

 

Réalisé à partir de l’interview du site Henshin Digital.

 

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